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Focus sur la névralgie du trijumeau
La névralgie du nerf trijumeau se caractérise par une douleur faciale extrêmement sévère, qui intéresse une ou plusieurs branches du nerf trijumeau. Il s’agit d’une des douleurs les plus intenses qui puissent exister. Cette douleur fulgurante de type électrique va entrainer un retentissement majeur dans la vie quotidienne du patient.
La névralgie du trijumeau
La névralgie du trijumeau est une pathologie rare (incidence : 5 cas pour 100 000 habitants / an), et les douleurs de névralgie peuvent mimer des douleurs dentaires. Certains patients sont ainsi en errance diagnostique plusieurs années avant d’être pris en charge par une équipe spécialisée de la névralgie du trijumeau.
La douleur typique de névralgie du trijumeau est très intense, fulgurante, à type d’éclair ou de décharge électrique, de durée très brève (quelques secondes). Elle se répète souvent en salves sur 1 à 2 minutes, suivies d’une période réfractaire et entrecoupées de périodes libres. La fréquence des salves peut varier de 5 à 10 par jour.La douleur est unilatérale et strictement localisée au territoire du nerf trijumeau.
Le nerf trijumeau est un volumineux nerf responsable de l’innervation sensitive de la face. Ce nerf crânien émerge du tronc cérébral, rejoint le ganglion trigéminal et va se diviser en 3 branches : ophtalmique (V1), maxillaire (V2) et mandibulaire (V3). Ces 3 branches sortent du crâne par 3 orifices différents et chacune des branches va innerver un territoire bien précis.
La plupart des névralgies du trijumeau se limitent à une branche (maxillaire V2 : 40 %, mandibulaire V3 : 20 %, branche ophtalmique V1 : 10 %) ou à deux branches.
Les douleurs sont déclenchées de manière élective par l’excitation d’une zone cutanée précise du territoire douloureux : « la zone gâchette ». Un simple effleurement suffit, et les accès de douleurs peuvent aussi être déclenchés par la parole, le rire, la mastication, le rasage, si bien que le malade tente de garder un visage immobile et mange le moins possible.
Les causes de névralgie du trijumeau
La névralgie du trijumeau (appelée aussi névralgie essentielle du trijumeau) peut être liée à un conflit vasculaire avec une artère du cerveau, qui vient comprimer le nerf à sa sortie du tronc cérébral. Ce conflit vasculo-nerveux « abime » le nerf, ce qui entraine des décharges électriques le long du nerf trijumeau, habituellement au niveau des branches mandibulaires (V3) et / ou maxillaires (V2). Le diagnostique se fait sur l’interrogatoire du patient, l’examen clinique, et l’IRM cérébrale avec séquences spécifiques afin de rechercher un conflit vasculo-nerveux du même côté que la névralgie du trijumeau.
De façon plus rare, la névralgie du trijumeau peut être secondaire à une maladie démyélinisante (sclérose en plaque), ou secondaire à une compression tumorale.
Le traitement de la névralgie du trijumeau
Le traitement de la névralgie du trijumeau repose avant tout sur un traitement médical (carbamazépine ou autre antiépileptique). En cas d’échec médicamenteux, des traitements chirurgicaux peuvent être proposés. Ces traitements sont réalisés par des équipes spécialisées.
La décompression microvasculaire est réservée aux cas présentant un conflit vasculaire avec le nerf trijumeau. Cette méthode chirurgicale donne de bons résultats sur la sédation de la douleur et n’entraine pas de baisse de la sensibilité de la face. Sous anesthésie générale, le neurochirurgien va libérer le nerf de toute compression vasculaire. L’incision se fait derrière l’oreille et l’ouverture crânienne est de petite taille (2 cm de diamètre).
D’autres traitements existent comme la thermocoagulation percutanée du ganglion trigeminal. Elle ne nécessite pas d’ouverture de la boîte crânienne, l’anesthésie générale est de courte durée, l’action est ciblée car le patient participe au repérage de la zone douloureuse (réveil en cours d’intervention). L’inconvénient est le risque de récidive de la douleur, et la baisse de sensibilité de la face qui peut survenir.
Dans les cas extrêmes d’échec thérapeutique, une neurotomie partielle du nerf trijumeau peut être effectuée.
Enfin, la radiochirurgie stéréotaxique est capable de réduire significativement la douleur sur le long terme, sans ouverture de la boite crânienne.
La décision thérapeutique et le choix de la technique est décidé au cas par cas par les équipes spécialisées de la névralgie du trijumeau.
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Consultez le site de la Société française de Neurochirurgie: SFNC
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